À propos du Chantier Montréal Ville UNESCO de design 2008-2012
Contexte
Lors du Rendez-vous novembre 2007 – Montréal, métropole culturelle, la Ville, les gouvernements du Québec et du Canada ainsi que les partenaires du milieu des affaires et de la culture se sont fermement engagés à promouvoir l’excellence en design et en architecture en généralisant la pratique des concours et affirmer Montréal comme Ville UNESCO de design.
Motivés par ces engagements, le Bureau du design de la Ville de Montréal et la Chaire UNESCO en paysage et environnement de l’Université de Montréal, tous deux artisans de la candidature de Montréal au titre de Ville UNESCO de design, ont lancé officiellement en 2009 le chantier Montréal Ville UNESCO de design.
Soutenu par quatre grands partenaires : le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, le ministère de la Culture et des Communications, la Conférence régionale des Élus de Montréal et la Ville de Montréal, le chantier visait à accélérer le développement du design en augmentant l’accès des concepteurs d’ici et d’ailleurs à la commande publique par le biais de concours de design et d’architecture. Une somme de 1,8 M$ a été versée dans les activités du chantier.
Assises
Au cœur du chantier figurait la volonté de « mobiliser les différents acteurs influents du développement urbain autour du projet de [mieux] faire [concevoir, construire] la ville avec [plus] de designers ».
Cet objectif s’articulait autour de trois grandes stratégies d’actions :
- la création par des concours de design et d’architecture dans le cadre de projets de portée publique;
- la mise en réseau locale et internationale du design montréalais au moyen du site mtlunescodesign.com;
- le dialogue entre citoyens, designers et élus au moyen de forums publics d’échanges et d’activités de sensibilisation.
Le chantier visait :
- à valoriser tous ceux et celles qui défendent la qualité en design
- à développer l’intérêt, le goût et conséquemment les exigences du public pour la qualité en design en s’appuyant sur la force de l’exemple
- à démocratiser la qualité en design : une ville se construit non seulement sur l’exception (le « spectaculaire »), mais sur la somme des efforts individuels (« l’ordinaire »)
- à décloisonner et rendre plus accessible la commande publique en design : faire de la place à la relève, favoriser l’épanouissement des talents en leur permettant de contribuer au devenir de la ville
- à promouvoir le concours de design comme processus d’attribution de la commande publique pour sa transparence, son ouverture, sa portée pédagogique et la qualité qu’il génère
- favoriser la réalisation de projets qui participent à la qualité et à la durabilité du milieu de vie et à la mise en valeur des paysages urbains montréalais.
Le chantier Montréal Ville UNESCO de design reposait sur l’idée que la qualité en design :
- est un enjeu : la qualité en design est au cœur de la viabilité, de la vitalité, de l’attractivité et de la compétitivité des villes. Et l’excellence et l’exemplarité en design sont le minimum requis pour les objets, édifices et espaces destinés à un usage public.
- résulte d’un processus : la qualité en design est accessible à tous et dépend fortement d’une bonne planification de la commande et d’un juste choix des concepteurs mandataires. Elle se définit en amont des projets. Certains processus tels que les concours de design, favorisent une meilleure réflexion sur les besoins, un choix plus éclairé des mandataires basé sur la qualité du concept, et suscitent, entre les concepteurs, une émulation propice à l’excellence, comme en témoigne l’expérience internationale.
- se définit selon des critères qui dépassent largement l’adéquation entre la forme et la fonction. Selon le magazine américain Metropolis (mars 2009), aujourd'hui, un « bon design » aujourd’hui répond aux 10 critères suivants :
- durable (écoresponsable)
- universel
- fonctionnel
- bien fait (fabriqué, construit)
- touchant
- pérenne, intemporel
- utile socialement
- beau
- ergonomique
- accessible financièrement
À ces critères s’ajoute l’idée qu’un bon design :
- offre une solution sensible au contexte
- est porteur d’une signification culturelle
À cette liste indicative peuvent s’ajouter d’autres critères, soit à titre d’exemple, le bien-être, le désir (l’aspiration), l’expression culturelle, la réutilisation, la sensibilité au contexte, etc. La qualité en design ne se réfère pas uniquement à l’esthétique des projets. Elle correspond avant tout aux valeurs soutenues et souhaitées d’une collectivité. Ainsi, ces valeurs peuvent être associées à des dimensions culturelles, sociales, environnementales et économiques de la société. Elles sont fluctuantes parce qu’elles sont intimement liées à l’évolution de celle-ci (la société).
Retombées
Le chantier Montréal Ville UNESCO de design a été un levier à la réalisation de plusieurs concours pour des projets d’aménagement et d’infrastructures et a engendré d’importantes retombées économiques.
Pour plus d’informations, consultez le compte rendu Chantier Montréal Ville UNESCO de design en actions et en chiffres.
La Chaire UNESCO en paysage et environnement de l’Université de Montréal a aussi publié le compte rendu : Chantier Montréal Ville UNESCO de design : perceptions et évaluations des actions (décembre 2012)