Un premier réel portrait de l’ensemble des professions du design et de l’architecture à Montréal

La première édition du Recensement Design Montréal fut une vaste opération réalisée en 2019 et 2020 par le Bureau du design au Service du développement économique de la Ville de Montréal et la firme MCE Conseils, en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM) et les regroupements québécois de professionnel(le)s en design et en architecture.  

L’étude qui en résulte constitue le premier réel portrait — d'ensemble et par discipline — des professionnel(le)s du design et de l’architecture à Montréal, de même que des entreprises et des organismes qui les emploient. Elle révèle entre autres que Montréal, désignée Ville UNESCO de design en 2006, est un terreau fertile pour la prospérité de celles et ceux qui choisissent de s’y établir ou d'y travailler. 

Bien que composé majoritairement de très petites entreprises dont la clientèle est surtout locale, cet écosystème d’affaires montréalais constitue un moteur économique. Pour 80 % des entreprises répondantes qui emploient ces professionnel(le)s, le design et l'architecture sont créateurs de la valeur; ils contribuent à la croissance de leur entreprise, ont un impact positif sur les résultats financiers et leur confère une plus grande compétitivité face à la concurrence.

Notre étude a permis d'identifier 3 283 entreprises établies à Montréal qui ont de fortes chances d'intégrer des professionnel(le)s en design et en architecture parmi leurs employé(e)s. Cela est une réalité pour près du quart d’entre elles (768) qui offrent directement des services de design et d'architecture. Cette donnée constitue autant de défis que d’occasions, d'emplois ou de développement d'affaires, pour les professionnel(le)s du design et de l’architecture dont le nombre est en croissance et la relève prometteuse, le quart d'entre eux étant âgés de moins de 35 ans

Selon le Recensement de 2016, ce sont 19 255 professionnel(le)s et technicien(ne)s, de toutes les disciplines du design et de l’architecture, qui résident et travaillent dans l’agglomération de Montréal, soit 34 % des travailleur(euse)s du design et de l’architecture au Québec. Cette donnée témoigne de l’importance de ce secteur d’activités comme élément et atout distinctif de la métropole. 

Les enquêtes et les groupes de discussions menés dans le cadre de cette étude ont aussi permis de saisir à quel point la commande publique est déterminante dans la santé d’affaires des entreprises spécialisées en design, mais surtout en architecture. En effet, 65 % affirment avoir déjà répondu à des appels d’offres publics et indiquent que les commandes provenant du secteur public peuvent représenter en moyenne près du tiers de leurs revenus.  Les défis auxquels font face ces professionnel(le)s au quotidien ont aussi été relevés et approfondis. La connaissance et la reconnaissance du travail, la transition écologique et le développement durable, la croissance et le développement des affaires, la disponibilité et la qualité de la main-d’oeuvre sont des enjeux de taille. Les salarié(e)s se disent par ailleurs généralement satisfaits de leurs conditions de travail et avantages sociaux, de même que du niveau d’autonomie et de la diversité des tâches que leur confère leur emploi.

La Ville de Montréal a un rôle à jouer pour maintenir la richesse que représentent ces talents et favoriser leur épanouissement. Les recommandations qui découlent de cette étude offrent d'ailleurs plusieurs pistes de réflexion et d’actions pour les années à venir.

Enfin, il importe de noter que le contexte dans lequel les données de cette étude ont été recueillies est bien différent de celui de la crise économique et sociale qui sévit au moment de la publier. Le portrait constitue par conséquent un repère historique, celui d’avant la COVID-19. Il sera pertinent d’en mesurer l’impact dans le temps, notamment d'ici la prochaine édition du Recensement Design Montréal en 2024.

Le Bureau du design tient à remercier les quelque 2 500 personnes, de même que les associations sectorielles qui ont participé à cette étude par le biais des sondages en ligne, de la plateforme Réalisons MTL et des groupes de discussions.