Retour avec Fannie Duguay-Lefebvre de civiliti sur une expérience en Chine empreinte de contrastes

27 novembre 2019

Civiliti présente le projet lauréat au concours Créer le corridor de biodiversité de Saint-Laurent lors de la Journée du design de Wuhan et de la 5e édition de la Wuhan Design Biennale

Du 31 octobre au 3 novembre dernier, Fannie Duguay-Lefebvre, de la firme montréalaise d’aménagement urbain et paysager civiliti, répondait à l’invitation du Bureau du design en représentant Montréal à Wuhan, Ville UNESCO de design. Le projet lauréat du concours d’architecture de paysage pluridisciplinaire Créer le corridor de biodiversité à Saint-Laurent, élaboré par LAND Italia, civiliti, Table architecture et Biodiversité conseil, a été présenté dans le cadre de la Journée du design de Wuhan et de la 5e édition de la Wuhan Design Biennale.

Mme Duguay-Lefebvre a eu l’occasion de prendre part à une table ronde organisée dans le cadre de cet événement. Sous le thème « Ville délicate », les participants ont discuté des manières de favoriser des communautés créatives, un thème au cœur de la biennale.

Une exposition sous le thème de la coopération et de la symbiose transfrontalières, la City of Design Works and Projects Exhibition, était aussi organisée dans le cadre de cet événement et Montréal y a présenté deux projets inspirants : le corridor de biodiversité de Saint-Laurent ainsi que le Biodôme renouvelé, élaboré par Kanva architecture, AZPML, NEUF architect(e)s, Bouthillette Parizeau et NCK.

Comment s’est déroulée votre arrivée en Chine? Comment avez-vous trouvé l’accueil de la ville de Wuhan?

C’était formidable et stimulant d’arriver dans cette ville intense et pleine de contrastes. Les gens sont très avenants. La barrière de la langue est toujours difficile à surmonter, mais les organisateurs ont fait attention de nous jumeler avec des personnes qui se débrouillaient bien en anglais. L’accueil était vraiment incroyable et personnalisé.

Quelles ont été vos impressions de la ville? Avez-vous eu des coups de cœur?

J’ai beaucoup aimé mon expérience à Wuhan. J’ai eu la chance de faire des visites ponctuelles et de découvrir les différentes facettes de cette ville grâce aux activités proposées par les organisateurs ainsi qu’à travers mes propres explorations lors de mes temps libres. La ville est immense, mais englobe plusieurs secteurs historiques aux abords du fleuve Yangtsé. Le contraste entre la petite taille des bâtiments anciens et les gratte-ciels plus récemment érigés au sein même du tissu urbain historique et au-delà crée une rupture d’échelle impressionnante et hors du commun. L’enjeu du patrimoine et de sa conservation dans un contexte de construction effrénée était aussi marquant et faisait clairement partie de la réflexion récente sur l’avenir de la ville.

La visite guidée de Lihuangpi Road a été particulièrement éloquente à ce propos. Le bâtiment du Liddell Bros. Packing Plant, où se tenait l’exposition, est fort intéressant puisqu’il développe un langage architectural contemporain distinctif et il intègre des interstices intérieurs/extérieurs rendus possibles par le climat de Wuhan. Il s’agit d’un ancien complexe industriel situé au centre de la ville qui abritait autrefois des usines de textile et qui a été transformé en centre d’exposition. C’est un projet plutôt exceptionnel dans le contexte de Wuhan puisqu’il porte un geste architectural fort et qu’il possède une contemporanéité qu’on peut lire comme étant de haute qualité internationale.

Y a-t-il des aspects de la table ronde qui ont été particulièrement marquants?

Les participants à la table ronde cherchaient à décortiquer ce qui était une infrastructure douce ou une infrastructure dure pour appuyer les communautés créatives, ce qui a donné lieu à des échanges intéressants. Sinon, il y a eu des présentations de quelques projets qui mettaient de l’avant un savoir-faire traditionnel pour produire de nouveaux objets de design et qui instauraient de nouvelles pratiques du design. Cette idée de repenser des savoir-faire locaux, mais de manière contemporaine était stimulante. Les rencontres faites étaient également notables.

Il y a beaucoup de chercheurs et d’enseignants, de directeurs de musées, de professionnels de divers horizons qui ont des regards différents sur la création. Ce sont incontestablement ces rencontres individuelles qui m’ont le plus marquée durant cet événement.

Recommanderiez-vous à d’autres designers de participer à la prochaine édition de cet événement?

Oui, absolument. Je trouve que la prise de recul dans notre pratique est nécessaire et c’est tout à fait enrichissant de prendre un moment pour faire un bilan de l’état de nos connaissances. En plus, notre présence nous positionne, la ville de Montréal, moi en tant que conceptrice, ma firme et ses partenaires pour nos travaux, sur le plan international. C’est une offre exceptionnelle que le Bureau du design m’a faite et je suis très fière d’avoir pu représenter ma ville à titre d’ambassadrice du design montréalais à l’international.