Guillaume Sasseville, lauréat

Avec son projet verre commun, Guillaume Sasseville conçoit une série de verres inspirés de la production industrielle montréalaise de verres à boire du début du siècle et conçus selon des techniques artisanales autrichiennes. Il développe ses prototypes en collaboration avec une cristallerie autrichienne spécialisée dans la fabrication de verres.

« La bourse Phyllis-Lambert Design Montréal m’a permis d’explorer, avec le projet verre commun, cette matière qu’est le verre. Une réelle opportunité de prendre le temps et de comprendre le potentiel et les limites de ce matériau, plus spécifiquement le cristal. De plus, lors de mon déplacement à Graz, en Autriche, ville collaboratrice pour le projet verre commun, j’ai eu l’occasion d’y rencontrer d’autres designers, des fabricants locaux et les gens du Bureau du design de Graz. Les points de vue, les références, le partage d’idées et le fait d’être maintenant à un courriel d’eux ouvrent un tout nouveau terrain de jeux pour ma pratique. »

Au terme de ses démarches, Guillaume Sasseville a créé une collection de verres en série limitée qui révèle le passé montréalais. Elle est conçue selon des techniques de fabrication et le savoir-faire des artisans autrichiens. Ce verre de 8 oz (227 ml) s'apparente à ses homologues anglais d'antan, les Common Tumblers. Qu'il soit plein ou vide, son poids semble idyllique. Il présente un galbe s'épaississant délicatement, un buvant d'une minceur inouïe (0,6 mm) et un jable fuyant. La piqûre marque le ressac ultime de la matière, le retour de son mouvement. À son socle, le verre porte la signature du commun. Le salut des convives sera récompensé par une sonorité cristalline, d’une clarté limpide. Sa paraison verte brille d’une lumière opaline : la densité du liquide s’amalgame à celle du verre, de façon à ce que contenant et contenu semblent des aspects complémentaires de la lumière ambiante. Le verre commun flotte au-dessus de la table, couleur pure ou à boire, léger comme une idée. »